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Appoline

De la Cuivrerie de Cerdon vers le Japon


Moulin à soie Joshu Tomioka - Yosai Saikuni

© Collection numérique de la Bibliothèque nationale de la Diète



En 1858, la France et le Japon engagent leurs premières relations officielles par la signature le 9 octobre d’un traité de paix, d’amitié et de commerce. L’archipel nippon s’ouvre au monde après 250 ans d’isolement volontaire et le début de sa modernisation accélérée.

Entre 1855 et 1860, deux maladies des vers à soie, la pébrine et la flacherie qui attaquent et tuent le ver à soie, se répandent en France et déciment les élevages ; c’est une véritable catastrophe nationale. L’industrie de la soie lyonnaise, mondialement réputée, est durement touchée. Les soyeux vont alors se tourner vers le Japon pour l’approvisionnement en vers à soie résistants à la maladie. En été 1865, le gouvernement shôgunal libéralise définitivement le commerce des graines.

Le Japon s’engage dans un processus de modernisation en s’inspirant de l’Europe et plus particulièrement de la France. Pour édifier la plus grande filature de l’époque dans le monde, le gouvernement Japonais recrute l’ingénieur français Paul Brunat (1840-1908) de la société Hecht-Lilienthal, originaire de Bourg-de-Péage.

Brunat part en France au début de l’année 1871 pour commander tous les équipements nécessaires. Il parcourt la région de Lyon visitant de nombreuses entreprises. Les 300 bassines à dévider et filer les cocons sont commandées à la maison Main et Fils de Cerdon dans l’Ain (aujourd’hui La Cuivrerie de Cerdon). Le contrat en plusieurs articles est négocié et signé le 6 décembre 1871 entre la société Hecht Lilienthal et la maison Main et fils ; deux missions : d’une part, fourniture de trois cents machines de dévidage et de filage et, d’autre part, détachement d’un technicien compétent capable de monter ces machines et de les faire marcher. Il s’agit de Jules Chatron, né le 30 avril 1845 dans un petit village près de Cerdon (Ain), entré chez Main et fils en 1855, parti au Japon en janvier 1872, arrivé le 12 février et rentré en France le 25 novembre 1873.

Symbole de l’entrée du Japon dans le monde moderne industrialisé, la Filature de Tomioka a été inscrite au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en juin 2014 et classée Trésor National du Japon en octobre 2014.



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